Ma mère

Nom Arlette Suzanne MARTIN - 3
Divorcée de Robert BOURDUGE
Naissance Le 20 novembre 1918 à 22 h
A Lagny sur Marne (77400) – 25, rue de Melun => extrait
(Témoins : Victorine JOLY 47 ans, Arthur Rémy MARTIN)
Décès Le 28 décembre 1982 à 13 h 30 à 64 ans => extrait
A l’hôpital de Lagny sur Marne (77400) – 31, avenue du Général Leclerc
Enterrée au cimetière de Pomponne (77400)
Profession(s) Sténo Dactylo – Comptable  (Ets Drancourt & Vanier 102 rue Réaumur Paris – Courtier d’assurance Blondiot à Pomponne puis Lagny – William Saurin à St Thibaut)
Domicile(s) 8, rue Gustave Rouanet Paris (75018)
53, rue du Général Leclerc (19 route nationale) Pomponne (77400) – de 1942 à 1956/57
1, rue Beauséjour Pomponne (77400) – de 1959 à 1982
Parents René Edouard MARTIN (cf. fiche 6)
Et Georgette Lucie CADAS (cf. fiche 7)

  Mariage Le 3 juillet 1937 A Paris (75012)
Divorce le 14 janvier 1965
  Époux Robert Fernand BOURDUGE (cf. fiche 2)

  Premier enfant Sylviane Micheline BOURDUGE, épouse de Georges-André THIAULT (cf. fiche 1)
Née le 14 octobre 1938 A Paris (75017)
  Deuxième enfant Christiane Jacqueline BOURDUGE, épouse de Réginald CLELAND (cf. fiche 2_3)
Née le 30 août 1941 A Paris (75017)
  Troisième enfant Élisabeth Sylvie BOURDUGE, divorcée de LEFEVRE et de LELOUPma filleule - (cf. fiche 2_3)
Née le 3 avril 1947 A Lagny-sur-Marne (77400)
Quatrième enfant Annick Christine BOURDUGE (cf. fiche 2_3)
Née le 6 avril 1949 A Lagny-sur-Marne (77400)

Principaux évènements de la vie de ma mère Arlette Martin.

Dans son enfance ma mère a été élevée par ses grands-parents maternels Cadas à Lagny puis à Pomponne, en raison du travail de ses parents comme gérant de lavoir, puis de leur divorce. Vers l'âge de 7 ans elle a contracté une tuberculose pulmonaire. Elle a été en pension et à l'école aux établissements libres St Joseph et Ste Marie de Lagny. C'était une élève studieuse, préférant parfois jouer à la marelle plutôt que de réviser ses leçons tel que l'atteste un carnet scolaire. Elle allait avec son frère Jean en vacances à Rozay en Brie chez sa tante maternelle Simonet et jouait avec ses cousins Geneviève, Paulette et André. J'ai étudié cette branche Simonet dans la fiche 14a, bien que n'étant pas de mes ascendants directs.

Elle a obtenu les principaux diplômes suivants :
- Certificat d'études primaires élémentaires en 1931
- Certificat et Brevet d'études comptables et Diplôme de sténographie en 1932
- Diplôme commercial de dactylographie en 1933
- Diplôme de sténotypie en 1934

A l'adolescence elle va vivre chez sa mère Georgette Cadas pour entrer dans la vie active et poursuivre sa formation professionnelle. Son père René Martin la sortait régulièrement. Elle a rencontré mon père Robert Bourduge sur le lieu de travail aux établissements Drancourt & Vanier. Ils se sont mariés en juillet 1937 alors qu'elle avait 18 ans 1/2. A l'été 1938 ils sont en vacances sur la côte d'azur, j'étais alors dans le ventre de ma mère. Ils ont terminé leur voyage en passant par Clermont Ferrant chez Germain Bourduge, cousin germain du père de son mari. L'année suivante ils y sont retournés alors que j'étais bébé.

Mon père étant parti à la guerre en 1939, à l'exode en juillet 1940 ma mère est partie dans la Creuse à la Souterraine avec moi.

Pendant les 4 premières années de ma vie nous vivions à Paris à 3 puis à 4 avec l'arrivée de sa fille Christiane. Ensuite nous avons été nous installer à Pomponne dans l'appartement du 1er étage de la maison de mes arrières grands-parents CADAS qui habitaient au rez de chaussée. C'était un appartement modeste de 3 pièces sans salle de bains, un seul poêle à charbon dans l'entrée pour nous chauffer. Nous étions d'autant plus à l'étroit à 6 quand ses 2 autres filles Élisabeth et Annick sont arrivées. 

La vie était difficile avec 6 bouches à nourrir, 1 seul salaire et les difficultés d'approvisionnement de l'après guerre. Elle tricotait et faisait de la couture tard dans la nuit pour que ses filles soient habillées correctement, souvent de façon identique, et également pour réaliser leurs costumes pour les galas de danse.

Elle faisait également confectionner nos vêtements lourds, manteaux par ex. par sa cousine couturière Raymonde Dutheil/Bérat. Bien que n'étant pas de mes ascendants directs j'ai étudié cette branche dans la fiche 26a.

Le désir le plus intense de ma mère était de n'avoir que des filles. Avec les 4 filles qu'elle a eu son vœu a été exaucé. Comment en aurait-il été si elle avait eu des garçons ? Pourquoi ce rejet ? Peut-être a t'elle été marquée par le caractère de son frère Jean Martin que je qualifierai "d'instable", ayant été renvoyé de plusieurs pensions et ayant voulu s'engager dans la marine puis dans l'armée à 17 ans. Il était peut-être trop soutenu par sa mère et sa grand-mère. Mais il peut y avoir aussi d'autres raisons ?

Une chose tenait à cœur à ma mère, c'était de partir en vacances en famille.  En juin 1943 avec ses 2 filles Sylviane et Christine elle retourne en "pèlerinage" à La Souterraine. En 1943 également avec ses 2 filles elle est en vacances à Rozay en Brie. Après la guerre, en 1947, pendant la période des restrictions alimentaires, elle est en vacances à La Chalopinière Semoy (Loiret), propriété appartenant à sa tante Simone Martin. Nous sommes ensuite en location en Normandie à Hacqueville en 1948, dans les Landes (Lacanau Océan en 1951, Soulac en 1952), en Bretagne (Le Pouliguen en 1954, St Lunaire en 1957), au pays basque à Ciboure en 1956 et en 1958. Quand nos destinations allaient vers les landes ou le pays basque, nous allions visiter notre tante Simone Martin à Caudéran près de Bordeaux. Elle appréciait beaucoup sa "petite tante" de 10 ans son aînée, et elles ont continuer à correspondre jusqu'au décès de cette dernière. 

Le second  mois des vacances elle nous mettait à la colonie du Vaulérault à St Méloir des Ondes près de Cancale chez les religieuses de St Joseph. Elle aimait nous rendre une visite en colonie et discuter avec les religieuses qu'elle appréciait. Quand elle a été libérée des contraintes familiales elle a poursuivi sa passion en partant en voyage découverte de la France (châteaux de la Loire, la montagne ...) et de pays étrangers notamment au Club Med et ceci jusqu'à la dernière année de sa vie.

Pour améliorer l'ordinaire de l'après guerre, elle reprend une activité professionnelle au cabinet d'assurance Blondiot. Puis chez William Saurin où après sa journée de travail elle repartait le soir faire des heures de comptabilité dans un cabinet d'assurance à Chelles. 

Dès 1956 fait construire un pavillon avec le confort à Pomponne, ayant été aidée financièrement par sa mère suite à la vente de la maison de Pomponne par appartement. Dans ce pavillon elle s'est consacrée à son loisir de jardinage jusqu'à sa dernière hospitalisation.

En août 1956 elle est opérée à la clinique St Joseph de Lagny pour lui enlever un rein atteint de tuberculose. C'est là que je lui ai appris ma réussite au baccalauréat avec mention. Pendant ce temps ses 3 autres filles étaient en colonie. Pour qu'elle puisse poursuivre sa convalescence, en septembre notre grand-mère maternelle, sans oublier son chat, nous a emmené en vacances à Villerville en Normandie. Un jour le chat s'est perdu et il a fallu le chercher.

Trois de de ses filles se sont mariées, elle a eu des petits enfants. Elle nous recevait régulièrement au pavillon de Pomponne pour le goûter (tarte et gâteau de riz maison). A pâques il y avait en plus des chocolats cachés dans le jardin pour ses petits-enfants. A notre tour nous l'emmenions en vacances dès que l'occasion s'en présentait.

A l'âge de 58 ans au moins, elle a commencé à tousser puis de plus en plus sans qu'aucun traitement ne vienne véritablement à bout de cette toux chronique. Ses poumons et ses bronches étaient endommagés, un cancer des alvéoles pulmonaires l'obligeait à respirer sous assistance respiratoire et l'a emportée à 64 ans.

Que nous reste t'il de notre mère ? Bien sûr, tous les souvenirs que nous avons vécus pendant nos tranches de vie communes, les bons, les moins bons, sa sévérité dans l'éducation se ses filles, compétée par la fréquentation de l'école St Joseph de Lagny. Et toujours le plaisir de se remémorer ces souvenirs. Mais également de nombreuses photos, car tout était occasion à garder un souvenir sur papier, malgré le poids et l'encombrement occasionné par le déplacement de l'appareil photographique. Ces photos me permettent aujourd'hui de refaire les itinéraires de sa vie qui sont intimement liés à notre enfance.

A part quelques années passées à Paris de 1935 ? à 1942, ma mère a toujours vécu en Seine et Marne à Lagny ou Pomponne et c'est dans ces communes qu'elle y retrouvait ses racines.